Dentisterie : Quelles différences entre France et Royaume-Uni ?

Published on
12/3/2024

Dans les faits, rien ne distingue un praticien dentaire français de son homologue britannique. Pourtant, la France et le Royaume-Uni disposent de systèmes de santé bien différents, ce qui se répercute sur la nature des actes et le niveau de prise en charge des patients. De même, les études permettant de décrocher le diplôme de chirurgien-dentiste diffèrent d’un pays à l’autre, tout comme la législation qui encadre la profession. Au final, pour un même métier, deux cadres d’exercice fondamentalement distincts…


Au Royaume-Uni, des études plus sélectives et onéreuses

En France, l’accès aux études d'odontologie (ou chirurgie dentaire) se fait après obtention du baccalauréat. Les candidats ont le choix entre deux parcours, proposés par une quinzaine d’universités : le PASS (parcours d’accès spécifique santé) ou une L.AS (licence avec option accès santé).

A l’issue de ce cycle de 3 ans, les étudiants poursuivent les enseignements aux connaissances fondamentales en dentisterie lors du deuxième cycle (4ème et 5ème années).

Pour finir, le futur dentiste doit choisir entre deux cycles : un court, d’une durée d’un an, composé essentiellement de stages, et un long, en 3 ou 4 ans, avec trois spécialités au choix (orthopédie dento-faciale, médecine bucco-dentaire ou chirurgie orale).

Au Royaume-Uni, chaque université fixe les conditions d’entrée à son cursus d’études en dentisterie. Toutes requièrent un excellent niveau d’anglais et une notation AAA aux examens A-Levels. La plupart des universités exigent également d’avoir étudié la biologie et la chimie lors du secondaire, et peuvent inclure des tests UCAT (University Clinical Aptitude Test) ou BMAT (Biomedical Admissions Test) pour s’assurer des capacités de pensée critique et cognitive du candidat.

Le cursus de 5 ans, mêlant théorie et pratique, débouche sur l’obtention d’un Bachelor de chirurgie dentaire (BDS). Ceux qui souhaitent se spécialiser davantage (ex : orthodontie, dentisterie pédiatrique, chirurgie orale, …) peuvent poursuivre leurs études en vue de l’obtention d’un « postgraduate diploma ».

Différence d’envergure avec la France, où les frais de scolarité sont peu élevés : au Royaume-Uni, les études de dentisterie coûtent environ 9250£ par an.


Sécurité sociale VS système privé

En France, les soins dentaires font l’objet d’un remboursement à hauteur de 70% du tarif conventionnel de la sécurité sociale. Les dentistes, comme les médecins conventionnés du secteur 2, sont libres d’appliquer des dépassements d’honoraires mais les prix de certains actes sont plafonnés.

Côté britannique, il existe deux types de soins : les publics (pris en charge par le National Health Service – NHS), et les privés. Les soins encadrés par le NHS sont limités en coût pour le patient, et déterminés au forfait selon l’acte pratiqué. Conséquence : les soins sont plutôt basiques, et les options thérapeutiques limitées. Sur le versant privé, en revanche, les praticiens sont libres de fixer eux-mêmes leurs tarifs.

Ils peuvent ainsi offrir une gamme de soins plus variée, des techniques plus conservatrices, et y passer plus de temps. Pour pallier cette différence entre public et privé, de plus en plus de cabinets « mixtes » font leur apparition.


Autorisation de publicité

En France, jusqu’à récemment, la publicité était tout bonnement interdite aux dentistes. Mais un récent décret a légèrement assoupli cette interdiction. Les praticiens peuvent maintenant communiquer des informations au public.

Ces dernières doivent être formulées avec prudence et mesure, et respecter les obligations déontologiques, ainsi que les recommandations émises par le conseil national de l’Ordre des chirurgiens-dentistes.

Au Royaume-Uni, si la liberté de publicité est beaucoup plus grande, toute annonce se doit néanmoins de délivrer une information éthique, précise et exempte de tromperie. Le General Dental Council (GDC) a publié une notice qui liste des obligations et conseils pour une publicité « dans les règles ».


Législation et investissements technologiques

S’il n’en est encore qu’à ses prémices, le processus de concentration des soins dentaires est bien plus avancé au Royaume-Uni qu’en France. Outre-Manche 15% des cabinets sont possédés par des groupes, alors que cette part ne s’élève qu’à 1% sur le territoire national.

En cause : une législation française stricte qui complique la participation d’investisseurs privés aux activités de soins, une tarification des actes largement encadrée, des prix plafonnés… Autant de raisons qui poussent les cabinets dentaires français à conserver une petite taille, et les empêchent de réaliser des investissements coûteux dans des nouvelles technologies.

Au Royaume-Uni, le NHS a annoncé en 2019 un plan de près de 300 millions d’euros destiné à accélérer le développement de l’IA dans le secteur de la santé. De plus, la libre tarification du secteur dentaire privé, et une législation globalement plus « libérale », ont permis l’émergence de cabinets de grande envergure, aux moyens d’investissements importants.

Avec plus de liberté que leurs homologues français, les dentistes britanniques sont probablement plus à même d’opérer le virage technologique annoncé par des innovations comme l’impression 3D, les nouvelles solutions d’imagerie, les outils laser, de communication patient.

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March 30, 2022

Dentisterie : Quelles différences entre France et Royaume-Uni ?

Dans les faits, rien ne distingue un praticien dentaire français de son homologue britannique. Pourtant, la France et le Royaume-Uni disposent de systèmes de santé bien différents, ce qui se répercute sur la nature des actes et le niveau de prise en charge des patients. De même, les études permettant de décrocher le diplôme de chirurgien-dentiste diffèrent d’un pays à l’autre, tout comme la législation qui encadre la profession. Au final, pour un même métier, deux cadres d’exercice fondamentalement distincts…


Au Royaume-Uni, des études plus sélectives et onéreuses

En France, l’accès aux études d'odontologie (ou chirurgie dentaire) se fait après obtention du baccalauréat. Les candidats ont le choix entre deux parcours, proposés par une quinzaine d’universités : le PASS (parcours d’accès spécifique santé) ou une L.AS (licence avec option accès santé).

A l’issue de ce cycle de 3 ans, les étudiants poursuivent les enseignements aux connaissances fondamentales en dentisterie lors du deuxième cycle (4ème et 5ème années).

Pour finir, le futur dentiste doit choisir entre deux cycles : un court, d’une durée d’un an, composé essentiellement de stages, et un long, en 3 ou 4 ans, avec trois spécialités au choix (orthopédie dento-faciale, médecine bucco-dentaire ou chirurgie orale).

Au Royaume-Uni, chaque université fixe les conditions d’entrée à son cursus d’études en dentisterie. Toutes requièrent un excellent niveau d’anglais et une notation AAA aux examens A-Levels. La plupart des universités exigent également d’avoir étudié la biologie et la chimie lors du secondaire, et peuvent inclure des tests UCAT (University Clinical Aptitude Test) ou BMAT (Biomedical Admissions Test) pour s’assurer des capacités de pensée critique et cognitive du candidat.

Le cursus de 5 ans, mêlant théorie et pratique, débouche sur l’obtention d’un Bachelor de chirurgie dentaire (BDS). Ceux qui souhaitent se spécialiser davantage (ex : orthodontie, dentisterie pédiatrique, chirurgie orale, …) peuvent poursuivre leurs études en vue de l’obtention d’un « postgraduate diploma ».

Différence d’envergure avec la France, où les frais de scolarité sont peu élevés : au Royaume-Uni, les études de dentisterie coûtent environ 9250£ par an.


Sécurité sociale VS système privé

En France, les soins dentaires font l’objet d’un remboursement à hauteur de 70% du tarif conventionnel de la sécurité sociale. Les dentistes, comme les médecins conventionnés du secteur 2, sont libres d’appliquer des dépassements d’honoraires mais les prix de certains actes sont plafonnés.

Côté britannique, il existe deux types de soins : les publics (pris en charge par le National Health Service – NHS), et les privés. Les soins encadrés par le NHS sont limités en coût pour le patient, et déterminés au forfait selon l’acte pratiqué. Conséquence : les soins sont plutôt basiques, et les options thérapeutiques limitées. Sur le versant privé, en revanche, les praticiens sont libres de fixer eux-mêmes leurs tarifs.

Ils peuvent ainsi offrir une gamme de soins plus variée, des techniques plus conservatrices, et y passer plus de temps. Pour pallier cette différence entre public et privé, de plus en plus de cabinets « mixtes » font leur apparition.


Autorisation de publicité

En France, jusqu’à récemment, la publicité était tout bonnement interdite aux dentistes. Mais un récent décret a légèrement assoupli cette interdiction. Les praticiens peuvent maintenant communiquer des informations au public.

Ces dernières doivent être formulées avec prudence et mesure, et respecter les obligations déontologiques, ainsi que les recommandations émises par le conseil national de l’Ordre des chirurgiens-dentistes.

Au Royaume-Uni, si la liberté de publicité est beaucoup plus grande, toute annonce se doit néanmoins de délivrer une information éthique, précise et exempte de tromperie. Le General Dental Council (GDC) a publié une notice qui liste des obligations et conseils pour une publicité « dans les règles ».


Législation et investissements technologiques

S’il n’en est encore qu’à ses prémices, le processus de concentration des soins dentaires est bien plus avancé au Royaume-Uni qu’en France. Outre-Manche 15% des cabinets sont possédés par des groupes, alors que cette part ne s’élève qu’à 1% sur le territoire national.

En cause : une législation française stricte qui complique la participation d’investisseurs privés aux activités de soins, une tarification des actes largement encadrée, des prix plafonnés… Autant de raisons qui poussent les cabinets dentaires français à conserver une petite taille, et les empêchent de réaliser des investissements coûteux dans des nouvelles technologies.

Au Royaume-Uni, le NHS a annoncé en 2019 un plan de près de 300 millions d’euros destiné à accélérer le développement de l’IA dans le secteur de la santé. De plus, la libre tarification du secteur dentaire privé, et une législation globalement plus « libérale », ont permis l’émergence de cabinets de grande envergure, aux moyens d’investissements importants.

Avec plus de liberté que leurs homologues français, les dentistes britanniques sont probablement plus à même d’opérer le virage technologique annoncé par des innovations comme l’impression 3D, les nouvelles solutions d’imagerie, les outils laser, de communication patient.

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